LES MOTS MAGIQUES DE LA PROGRESSION
Depuis la plus tendre enfance de votre rejeton vous lui avez inculqué les mots magiques. Rien ne pouvait être demandé sans qu’il faille les utiliser. Votre enfant voulait un dessert, il fallait les utiliser. Une sortie au parc, il n’y coupait pas. Même pour un verre d’eau, il fallait un « s’il te plaît ». Et si vous étiez passé à côté des vrais mots magiques, les mots magiques de la progression.
Les mots magiques qui ouvrent les portes de l’amélioration. Les mots qui rendent l’impossible probable et l’inaccessible atteignable.
Ces mots magiques sont : « pas encore ». Lorsque votre enfant vous dit je n’arrive pas à faire mes lacets, imposez-lui les mots magiques ! Je n’arrive « pas encore » à faire mes lacets. Si votre enfant est en difficulté en anglais, dites-lui : « tu n’as pas encore développé tes capacités en langue, cela va venir ».
L’ÉCOLE QUI CULTIVE LE DÉSIR DE PROGRESSER

À Chicago, une école a mis en place un système de notation qui se distingue de ce qui est habituellement proposé. Au lieu d’avoir une note ou une lettre qui indique que l’élève a réussi ou a raté, l’école de l’Illinois indique comme évaluation « not yet », « pas encore ».
Dans la plupart des systèmes scolaires traditionnels, lorsque les élèves échouent à un test ou à une compétence, on leur attribue une mauvaise note (souvent un « F » pour « Fail » aux États-Unis). Cette note d’échec envoie un message négatif : « Tu n’es pas assez bon. Tu n’as pas réussi. Tu as échoué. »
L’école de Chicago a décidé de remplacer ce jugement définitif par une approche plus positive et motivante. En donnant la mention « Not Yet » (« Pas Encore »), elle transmettait aux élèves un message fondamentalement différent :
« Tu ne maîtrises pas encore cette compétence, mais tu vas y arriver avec plus d’efforts et de pratique. »
Cette approche visait à cultiver un état d’esprit de croissance (growth mindset) chez les élèves.
Voir l’article ( Changer d’état d’esprit, une clé pour l’épanouissement )
L’IMPACT INCROYABLE DE CES DEUX MOTS.
Après avoir mis en place cette méthode d’évaluation, l’école a observé plusieurs effets positifs :
Les élèves ne voyaient plus l’échec comme un mur infranchissable, mais comme une étape du processus d’apprentissage.
Ils se montraient plus persévérants et motivés, car ils savaient qu’ils avaient encore la possibilité d’apprendre et de s’améliorer.
Ils développaient plus de confiance en eux : au lieu de penser « Je suis nul », ils adoptaient une vision plus constructive : « Je n’ai pas encore réussi, mais je vais y arriver. »
Cette simple modification du système de notation a permis de transformer leur perception de l’apprentissage et de l’effort.
Voir le livre « changer d’état d’esprit » de Carol Dweck et téléchargez gratuitement sa fiche.
POURQUOI LES MOTS MAGIQUES DE LA PROGRESSION SONT SI PUISSANTS ?
Dans son livre « Changer d’état d’esprit », Carol Dweck explique que cette approche est essentielle pour développer un état d’esprit de croissance chez les jeunes (et même chez les adultes).
L’état d’esprit fixe (« fixed mindset ») pousse les gens à croire que leurs capacités sont figées. Lorsqu’ils échouent, ils pensent que cela signifie qu’ils sont incompétents et qu’ils ne progresseront jamais.
L’état d’esprit de croissance (« growth mindset »), en revanche, repose sur l’idée que l’intelligence et les compétences peuvent être développées avec des efforts, des stratégies et de l’apprentissage.
Le simple fait de dire « Pas encore » change la perception de la difficulté. Plutôt que de penser « Je ne suis pas capable », l’élève pense « Je peux encore m’améliorer ».

L’IMPACT IMMENSE DE LA NON-UTILISATION DES MOTS MAGIQUES DE LA PROGRESSION
Quelles sont les conséquences de la non-utilisation de ces deux mots magiques de la progression ?
- On fige, dans l’esprit des jeunes, une situation donnée, à un moment donné. Si un enseignant dit à un élève : « les maths ce n’est pas ton fort ». Lorsqu’un coach dit à un de ses joueurs : « tu manques de niaque ». Et si un parent dit à son enfant « tu es vraiment timide ». Ils fixent un comportement qui est passager en une caractéristique que le jeune peut considérer comme immuable. (Voir l’article les prophétie auto-réalisatrices).
- La non-utilisation des mots magiques de la progression fait perdre confiance aux jeunes. L’échec étant très souvent perçu comme une preuve d’incompétence plutôt que comme une occasion d’apprendre. L’élève, le sportif ou l’enfant doute de lui-même et perd de sa confiance.
- On crée le manque de persévérance. Lorsqu’un objectif semble inatteignable, l’envie d’abandonner prend le dessus. Un jeune qui n’entend pas le “pas encore” se dit “Ce n’est pas pour moi” et arrête même d’essayer de progresser. (voir l’article : « La persévérance, comment aider vos enfants sportifs à la développer »)
- Les conséquences négatives d’un discours interne ou externe qui a tendance à figer les situations sont encore nombreuses. Le jeune sportif peut développer des frustrations et créer des blocages. Il peut aussi rentrer dans une logique de comparaison malsaine. Et finalement ce qui peut être le plus problématique, le jeune sportif perd son plaisir de pratiquer son sport.

L’IMPORTANCE D’UN DIALOGUE INTERNE DE CROISSANCE.
En permettant à votre enfant de développer un dialogue interne de croissance, vous lui offrez une opportunité de grandir en harmonie.
Bien entendu ce n’est pas seulement l’utilisation de ces deux mots « pas encore », qui règlera la problématique du discours interne. Mais c’est un excellent départ.
Un adolescent qui prend l’habitude de changer ses « je n’arrive pas à faire … » en « je n’arrive pas encore à faire … », s’ouvre bien plus de portes de développement.
Le discours interne d’un adolescent est influencé par un grand nombre de facteurs internes et externes. Mais l’éducation parentale et le discours parental influencent grandement le ton de la petite voix intérieure.
ET SI LES PARENTS MONTRAIENT L’EXEMPLE DES MOTS MAGIQUES DE LA PROGRESSION

Les parents deviennent par la force des choses des leaders par l’exemple. Qu’on le veuille ou non, nos actes éduquent plus que nos sermons. Nos paroles de tous les jours ont bien plus d’impacts que les leçons raisonnées que l’on distille à nos enfants.
Le changement commence par nous-même. Si on veut que nos enfants développent un vocabulaire de croissance, nous devons nous-même revoir notre mode de fonctionnement et de communication.
Lorsque vous vous confrontez à un problème informatique ou technologique, dites-vous : « je ne suis pas encore assez avancé pour régler ce problème » ? Si votre patron a des humeurs changeantes, dites-vous : « je n’ai pas encore réussi à gérer ses sautes d’humeur » ? Et lorsque vous devez vous exprimer dans une langue étrangère que vous ne maîtrisez pas est ce que vous avez tendance à voir la situation actuelle ou le progrès possible ?
UN PETIT CHANGEMENT UN GRAND IMPACT

L’histoire de l’école de Chicago est un exemple puissant de l’impact qu’un simple changement de langage peut avoir sur la motivation et la réussite des élèves.
Pour nous aussi ce changement peut être impressionnant. En intégrant dans notre vocabulaire le « pas encore », nous faisons comprendre à nos enfants que nos capacités et leurs capacités ne sont pas figées et que nous pouvons progresser avec du temps et des efforts.
Cette logique de l’utilisation des mots magique de la progression peut être développée par tous. Et lorsque l’on perçoit l’impact que ce « pas encore » peut avoir, on se dit que les enseignants, les parents, les coachs et même les managers devraient développer cette habitude de langage.

Nos paroles participent au développement de notre mentalité, mais aussi de celle de nos enfants. Alors pourquoi est-ce que l’on se priverait d’un changement aussi positif ?
Ce n’est pas parce que nous ne réussissons pas aujourd’hui que nous ne réussirons jamais. Nous sommes toujours en train d’apprendre, et c’est ce qui est tellement agréable.
Pour aller plus loin, vous pouvez aussi
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- Lire des commentaires du livre
- Télécharger gratuitement la fiche du livre « changer d’état d’esprit »
- Lire les articles en liens :
- Regarder la vidéo YouTube du TED TALK de Carol Dweck
Il y a encore de la place dans le recueil des mots magiques 😃
C est certain « not yet » y trouvera la sienne!
Merci pour cet article qui réveille l’optimisme !