MONTRER L’EXEMPLE À SON ENFANT : POURQUOI VOS ACTES ÉDUQUENT BIEN PLUS QUE VOS ORDRES

MONTRER L’EXEMPLE À SON ENFANT : POURQUOI VOS ACTES ÉDUQUENT BIEN PLUS QUE VOS ORDRES

Être un exemple pour son enfant

Montrer l’exemple à son enfant est-il réellement plus efficace que répéter, corriger, rappeler ou ordonner ? Vous arrive-t-il de demander à votre enfant de se calmer… alors que vous êtes vous-même tendu ? Ou d’exiger de l’effort et de la discipline, tout en ayant parfois du mal à en montrer dans votre quotidien ?

En tant que parent, vous transmettez bien plus que des règles. Vous transmettez une manière d’être au monde.

Dans cet article, vous allez découvrir pourquoi vos comportements ont un impact bien plus profond que vos consignes. Vous allez aussi découvrir, comment votre posture parentale influence la confiance et l’autonomie de votre enfant. Enfin, je vous proposerai d’ajuster votre attitude sans culpabilité, avec lucidité et bienveillance.

Montrer le mauvais exemple à son enfant lever les bras au ciel

Un samedi matin, match de basket U12. L’ambiance est tendue. Le score est serré.

Dans les tribunes, un père s’agite. Il soupire. Il lève les bras. Il critique une décision arbitrale. Rien de violent. Rien d’excessif. Juste un mode de fonctionnement que l’on voit malheureusement de plus en plus.

Quelques minutes plus tard, son fils va à l’anneau, il rate un tir facile, mais s’énerve sur l’arbitre qui n’aurait pas sifflé une faute. Il secoue la tête et lève les bras au ciel. Puis, il baisse la tête, demande à son coach de le remplacer, et de ne plus remonter.  

À la fin du match, le père s’étonne : « Je ne comprends pas pourquoi il réagit comme cela » ,

En réalité, l’enfant n’a rien inventé. Il a simplement reproduit ce qu’il a observé.

Un enfant apprend d’abord en observant. Il observe avant de comprendre et avant d’obéir.

C’est ce qu’on appelle l’apprentissage par imitation. Votre enfant vous regarde et il vous écoute. En fait, il vous observe avec beaucoup d’attention!

Il vous observe dans votre vie quotidienne et il vous observe aussi lorsque vous faites du sport vous-même. Et peut-être plus grave, il vous observe lorsque vous êtes le long des terrains de sport. Votre enfant analyse votre façon de parler à l’arbitre, votre manière de gérer une frustration et votre attitude lorsqu’il se fait mal. Et il observe aussi votre réaction face à l’échec.

Pas besoin de discours, pas besoin d’explication, votre manière d’être, vos réactions parlent pour vous.

C’est pour cette raison que montrer l’exemple à son enfant constitue la base de toute éducation durable. Un parent n’est pas seulement un guide. Il est un modèle.

Montrer l'exemple à son enfant lui inspirer les bonnes actions

De nombreuses recherches en psychologie confirment ce phénomène.
Albert Bandura, à travers la théorie de l’apprentissage social, a démontré que les enfants intègrent davantage les comportements vus que les comportements ordonnés.

Lien

Les ordres répétés créent souvent :

  • une obéissance superficielle,
  • une résistance intérieure,
  • ou une dépendance à l’autorité.

À l’inverse, l’exemple crée :

  • de l’adhésion,
  • du sens,
  • et une régulation interne.

Autrement dit, donner des ordres agit sur le court terme. Montrer l’exemple à son enfant transforme sur le long terme.

Votre enfant vous imite quand vous pensez que personne ne vous regarde.

Il observe par exemple votre gestion des émotions, votre rapport à l’erreur et aussi votre capacité à vous remettre en question.

sport en famille montrer le bon exemple

C’est ainsi que se construit son état d’esprit : un enfant qui voit un parent gérer ses émotions apprend à faire de même. Un enfant qui voit un parent reconnaître une erreur apprend l’humilité.

Votre cohérence parentale compte davantage que votre contrôle parental.

Copier le comportement, les mimiques et même les émotions n’est pas quelque chose qui est propre aux enfants. Nous copions tous et nous imitons tous. C’est la façon naturelle dont le cerveau humain apprend.

Les scientifiques ont mis en évidence l’existence de ce que l’on appelle les neurones miroirs.
Sans entrer dans des termes compliqués, on peut les voir comme des cellules du cerveau qui s’activent quand on agit… mais aussi quand on regarde quelqu’un agir.

Autrement dit, pour le cerveau de l’enfant, voir une action revient presque à la vivre.

Quand un parent garde son calme dans une situation stressante, le cerveau de l’enfant enregistre ce comportement comme une réponse possible.
Quand un parent s’énerve, critique ou se décourage, ce schéma s’imprime de la même manière.

Donc, on peut dire que l’exemple que l’enfant verra s’imprimera directement dans le fonctionnement automatique du cerveau.

Ainsi, lorsque votre enfant rate quelque chose, si vous restez calme et applaudissez l’effort, vous imprimez en lui le message suivant : « L’erreur fait partie du jeu. Je peux continuer ».  Et tout cela se passe sans discours, sans morale, juste par imitation.

Comprendre cela devrait changer profondément la posture parentale. Il ne s’agit plus de corriger l’enfant ou donner des conseils, mais de devenir conscient de ce que l’on transmet par ses réactions.

C’est quelque chose que j’ai depuis longtemps perçu à l’école. En tant qu’enseignant, j’ai très vite pu remarquer qu’une autorité ne se décrète pas. Elle se ressent. Plus l’enseignant est cohérent plus l’autorité coule de source. Cette cohérence doit exister entre ce qu’on dit et ce qu’on fait. Mais elle doit aussi exister entre ce que vous imposez et ce que vous êtes.

Les enseignants qui réclament le calme et le respect en criant et en dénigrant les élèves, finissent souvent avec des maux de tête en fin de journée.

À la maison, c’est la même chose, une autorité parentale positive repose sur la cohérence. Plus vous incarnez ce que vous demandez, plus votre leadership parental est suivi. Votre enfant vous écoute non par peur de la sanction, mais par respect de ce qu’il considère être une « bonne » règle.

C’est cette posture qui permet de favoriser chez votre enfant son autonomie, sa responsabilité et sa confiance en lui (qui commence souvent par de la confiance en l’autre).

L’obéissance imposée ne construit pas un adulte solide. Par contre, l’exemple le fait.

Etat d'esprit de croissance - les parents montrent l'exemple

Lorsque l’on parle d’éducation parentale, il arrive très souvent que vienne interférer un sentiment de culpabilité. Pourquoi ? Parce que nous voulons être parfaits. On veut donner le meilleur. Et le meilleur, pense-t-on, ne peut être que parfait. Pourtant, il ne s’agit pas d’être parfait. Il s’agit d’être cohérent.

La cohérence éducative rassure l’enfant. Elle lui donne des repères stables. Être dans une parentalité consciente, c’est accepter de s’observer soi-même. C’est accepter et reconnaître ouvertement que nous aussi on apprend en tant que parent.

Reconnaître ses erreurs et compléter son discours avec une phrase qui exprime sa mentalité de croissance est tellement efficace. Si vous dites « Je me suis énervé, je n’aurais pas dû. Mais j’apprends et je m’améliore », c’est bien plus éducatif que de se cacher derrière une façade pseudo parfaite.

Voir l’article sur la mentalité de croissance :

CHANGER D’ÉTAT D’ESPRIT : UNE CLÉ POUR L’ÉPANOUISSEMENT

Votre enfant apprend alors que l’erreur est humaine, que l’ajustement est possible, et que le progrès et l’amélioration n’ont pas d’âge.

Il y a tellement de choses qui transpirent de notre attitude autour du terrain qu’il me semble primordial d’y prêter une attention toute particulière. Que ce soit avant la compétition, sur le bord du terrain ou après le match, votre exemple est crucial.

Montrer l'exemple à son enfant Basketball attitude de Leader

Un parent de jeune sportif transmet sa relation à la victoire, sa gestion de la défaite, son attitude face à l’effort et encore bien d’autres choses encore…

Dans le sport, l’impact de l’exemple parental est décuplé. Car les émotions sont souvent débordantes. Il est donc essentiel, pour vous, de devenir tous les changements qui seront utiles à l’épanouissement de votre enfant dans son sport et dans sa vie.

Montrer l'exemple à son enfant persévérance

Très souvent on se dit que changer c’est rajouter des comportements. Je pense le contraire. Je pense que le changement s’initie par la suppression de ce qui freine. Vous pouvez certainement repérer un comportement qui n’est pas l’exemple que votre enfant doit suivre. Eh bien, c’est ce comportement que vous devez supprimer.

Comme dans la sculpture, ce n’est pas l’ajout qui crée le chef d’œuvre. L’artiste part d’un bloc de terre et il enlève au fur et à mesure pour laisser apparaître la statue. Attelez-vous à trouver un comportement à changer, à supprimer. Mais commencez par un seul point.

Observez une situation récurrente et demandez-vous : « Quel comportement est-ce que je montre ici » ? Et si ce comportement ne vous convient pas et ne convient pas au développement de votre enfant … changez-le. Il vous remerciera.

Montrer l’exemple à son enfant, c’est accepter que l’éducation commence par soi.

Et cela peut commencer par la lecture d’autres articles de ce blog

Comme par exemple :

👉 CHANGER D’ÉTAT D’ESPRIT : UNE CLÉ POUR L’ÉPANOUISSEMENT

👉 COMMENT VOS MOTS FAÇONNENT LE MENTAL DE VOTRE ENFANT SPORTIF

👉 PARENTS TROP ÉMOTIONNELS

👉 MINDSET PARENTAL : LA BASE INVISIBLE QUI CONSTRUIT (OU FRAGILISE) LA CONFIANCE DE VOTRE ENFANT

Pour aller plus loin : Positive Parenting UNICEF

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