LE SUCCES C’EST LE CHEMIN, PAS LA DESTINATION

Tu as certainement des ambitions, comme beaucoup de jeunes sportifs. Peut-être as-tu même de très grandes ambitions. Tu as des rêves de succès, des rêves de victoires ! Tu vises peut-être même de devenir le meilleur au monde dans ta discipline ! Et tout cela est génial, ne perd rien de tes rêves. Et si c’est le cas, ce qui va suivre va non seulement t’intéresser mais aussi t’aider et t’inspirer. Dans cet article je vais t’expliquer comment développer cette attitude gagnante qui consiste à comprendre que le succès c’est le chemin.

Père et fils devant le départ du 100 mètres des jeux olympiques

Le salon est plongé dans la pénombre, seulement éclairé par l’écran de télévision. Sur le canapé, un petit garçon, Lucas neuf ans est collé à son papa. Nous sommes le 14 août 2016. Au programme, le 100 mètres des jeux olympiques de Rio de Janeiro.Dans les gradins de la piste d’athlétisme, les spectateurs retiennent leur souffle pour le départ de la course mythique.

La voix du commentateur est remplie d’émotion, de tension et d’enthousiasme. David, le papa du petit bonhomme, comprend très vite que Luka est presque hypnotisé par ce qu’il voit à l’écran. Le commentateur présente les concurrents. La musique dans le stade ajoute encore à la tension déjà bien présente. Le cameraman fait un zoom sur celui qui devrait en toute logique remporter la course. Le commentateur annonce : « et au couloir numéro 6 : Usein Bolt ».

Avec une voix remplie d’émotion, David susurre à l’oreille de Lucas, « c’est lui mon favori ». Il en a la chair de poule, les compétitions internationales, les grands champions, les exploits, il adore ça. Et Lucas ressent toute cette passion. La bouche ouverte, les yeux rivés, il est bien décidé à ne pas rater une foulée de cette course.

Usein Bolt met le doigt sur la bouche, comme pour demander le silence ou pour annoncer à ses détracteurs qu’ils vont pouvoir se taire. Il place les pieds sur les « starting-blocks », relève le torse, regarde la ligne d’arrivée une dernière fois, et fait le signe de croix. S’écoulent ensuite 15 longues secondes durant lesquelles Lucas et son papa ne respirent plus. La tension est à son comble. David place son bras autour de son fils qui vient se blottir tout contre lui.

Malgré un départ impressionnant du sprinteur américain, Justin Gatlin, c’est Usein Bolt qui émerge dans les dix derniers mètres et décroche la victoire. C’est le premier athlète au monde à gagner trois médailles d’or aux jeux olympiques sur 100 m. Dans la pièce, père et fils ont adopté la célèbre pose du champion, ils pointent le bras vers le ciel.

C’est à ce moment que s’ouvre la porte. « Il a gagné maman, il a gagné ! C’est le meilleur, c’est le meilleur du monde. Moi aussi un jour je serai le meilleur du monde » s’écrie Lucas.   

Père et fils sportifs heureux - succès

Le succès est grisant, et les émotions qui entourent la victoire sont tellement fortes qu’elles canalisent parfois toute l’attention des sportifs et de leur entourage.

Attention, ne me comprenez pas mal, définir des objectifs est essentiel pour un sportif. Tu peux d’ailleurs lire à ce propos l’article « Un jeune sportif doit-il de fixer des objectifs » que j’ai écrit à ce sujet. Mais derrière cette destination, il y a souvent cette idée bien ancrée dans la tête de beaucoup de jeunes sportifs : “Je serai heureux quand je gagnerai cette compétition. Quand je décrocherai ce contrat pro. Quand je serai sur le podium.”

C’est une façon de penser compréhensible, presque instinctive. Après tout, le sport, c’est la performance, les résultats, la quête d’un objectif. Mais c’est aussi là le piège.

Le problème de cette mentalité, c’est qu’elle pousse à croire que le bonheur est toujours plus loin, comme une carotte qu’on n’attrape jamais ou qui est sans cesse remplacée.

“Je veux être titulaire.” Puis une fois titulaire : “Je veux être le meilleur joueur.”

“Je veux être champion régional.” Puis : “Je veux être champion national.”

“Je veux battre mon record.” Puis une fois fait : “Je dois encore faire mieux.”

Résultat ? On ne savoure jamais rien. Le moment où on aurait pu être fier de soi est déjà remplacé par une nouvelle pression, un nouvel objectif. Et le plaisir s’efface sous une course effrénée vers un bonheur qui ne vient jamais.

Quand tout ce qui compte, c’est l’objectif final, on oublie de vivre le chemin qui y mène. On passe des années à s’entraîner, mais chaque séance devient juste une obligation au lieu d’être un plaisir. Si tu gagnes un match, au lieu de le savourer, tu penses déjà au prochain. On ne célèbre plus les progrès, parce que ce n’est pas encore “assez”.

Mais si tu n’apprécies pas maintenant, quand est-ce tu apprécieras ?

En ne vivant que pour un objectif final, tu prends un risque énorme. Ce risque c’est de faire dépendre d’un seul résultat. Si tu gagnes, tu es soulagé… mais pas heureux. Parce qu’au fond, ça ne dure que quelques heures avant de fixer un nouvel objectif. Si tu échoues, c’est la catastrophe. Puisque tout ton bonheur reposait sur cette victoire. L’échec devient insupportable. Certains abandonnent, d’autres perdent confiance en eux, d’autres tombent dans la spirale de la peur d’échouer.

Des talents incroyables se sont brûlés les ailes ainsi. Parce qu’à force de ne voir que la ligne d’arrivée, ils ont oublié qu’ils aimaient courir.

Alors, que faire ?

Serena Williams succès et sourire

Serena Williams, l’une des plus grandes championnes de l’histoire du tennis, est reconnue pour son palmarès impressionnant. Cependant, au-delà de ses 23 titres du Grand Chelem, c’est sa passion pour chaque étape de son parcours qui la distingue véritablement.

Dès son plus jeune âge, Serena a été formée par son père, Richard Williams, qui lui a inculqué l’importance du travail quotidien et de la persévérance. (Voir les meilleures citations de persévérance). Plutôt que de se focaliser uniquement sur les trophées, il insistait sur la nécessité d’aimer l’entraînement, les efforts répétés et les défis quotidiens. Cette approche a permis à Serena de développer une résilience mentale exceptionnelle.

Cette philosophie lui a permis de traverser les hauts et les bas de sa carrière avec une passion intacte, trouvant du plaisir non seulement dans les victoires, mais aussi dans les défis quotidiens.

En adoptant cette perspective, Serena Williams illustre que le véritable succès réside dans l’amour du chemin parcouru, et pas seulement dans la destination atteinte.

Quelle est la différence entre un athlète qui va au bout de son potentiel et un autre qui abandonne avant d’y arriver ? He bien, très souvent la différence se situe dans la relation qu’ils entretiennent avec le PROCESSUS.

Celui qui se focalise uniquement sur la destination voit chaque entraînement comme une corvée, chaque échec comme un gouffre. Il veut le résultat, et seulement le résultat.

À l’inverse, le sportif qui sera capable de développer son potentiel va tomber amoureux du processus. Il trouvera du plaisir dans l’effort lui-même, pas seulement dans la récompense finale.

Si tu considères chaque séance comme une corvée, tu perdras ton énergie avant même d’avoir atteint ton plein potentiel.

Prenons l’exemple de Kobe Bryant, qui disait :

“Ce que les gens ne voient pas, ce sont les heures et les heures d’entraînement. J’adore m’entraîner. J’adore la douleur qui va avec. Parce que je sais que c’est là que je grandis.”

Pour lui, chaque entraînement était une opportunité de devenir meilleur, pas un fardeau à supporter pour arriver à un objectif lointain.

Joueur de basketball N°8 Lakers

Les sportifs obsédés par la destination vivent chaque défaite comme une humiliation. Ils paniquent, doutent et perdent confiance.

Mais ceux qui sont attachés au processus voient l’échec comme un moyen d’apprendre.

Serena Williams, après certaines défaites, analysait minutieusement chaque point perdu pour comprendre comment s’améliorer. Son regard n’était pas fixé sur le match perdu, mais sur ce qu’elle allait apprendre pour le prochain.

Si tu attends le grand succès pour être heureux, tu vas souffrir longtemps.

Un record personnel battu, une nouvelle compétence acquise, un détail amélioré dans ta technique… Ce sont ces petites victoires qui rendent le chemin enrichissant.

Michael Phelps, multiple champion olympique en natation, expliquait dans une interview : “Je célébrais chaque progrès, même minime. Parce que si tu attends la médaille d’or pour être heureux, tu risques d’être déçu.” Et pourtant lui il en a gagné des médailles d’or !

Au départ, tout commence par un plaisir simple : taper dans un ballon, courir, sauter, marquer, défendre… Mais sous la pression des objectifs et des attentes, beaucoup oublient pourquoi ils ont commencé.

Les plus grands champions, eux, développent cette capacité à garder cet amour du jeu. Lorsqu’ils sentent que leurs comportements, leurs habitudes ou leurs attitudes ne sont plus tout à fait en alignement avec cette vision, ils trouvent des stratégies pour ne pas perdre ce plaisir du sport.

Joueur de basketball - Apprécier le processus

Le secret des plus grands sportifs n’est pas seulement leur ambition pour arriver à destination. Les secrets, c’est leur amour pour chaque étape du voyage, et chaque moment du voyage.

Si tu attends la victoire pour être heureux, tu passeras à côté de ce qui te construit. Au contraire, si tu tombes amoureux du processus, chaque jour deviendra une source de bonheur et une victoire.

Alors, entraînes-toi avec passion, progresse avec détermination, et surtout… profite du voyage avec émotion.

Remember, success is a journey not a destination – Bruce Lee

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1 réflexion sur “LE SUCCES C’EST LE CHEMIN, PAS LA DESTINATION”

  1. Super article , à lire aussi dans les moments de doute !
    C est un petit peu le même état d’esprit lorsqu’on est blessé, et que l’on entreprend sa rééducation.
    On arrive à apprécier le « sport » que l on fait lors des séances de kinésithérapie.
    Sans trop se mettre la pression sur « le quand et comment » je saurai encore pratiquer mes sports préférés.
    Je le garde c’est sûr dans un coin de ma tête…
    J’apprécie les petits progrès ,je me remémore toutes les étapes déjà franchies , j’encourage mon corps qui a besoin de temps pour guérir .
    Parfois du découragement puis rebondir et garder la certitude que l’on peut revenir à son meilleur niveau .

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