Laisse-moi te raconter l’histoire de Tim, un jeune joueur de football. Tim a vraiment de belles aptitudes dans son sport, mais son niveau lors des matches n’a rien à voir avec son niveau lors des entraînements. Lorsqu’arrive la compétition, chaque erreur, chaque raté a un impact énorme sur lui, sur sa confiance en lui et sur son attitude.
A l’école aussi il a de très beaux points. Mais par contre dès que les résultats ne sont pas aussi bons que ce qu’il désire, il tombe dans du négativisme. Sa petite voix intérieure lui parle comme à un moins que rien. « mais c’est pas possible » – « Je suis nul » – « je suis vraiment trop nul ».
Le jour des sélections
Dans son sport favori, son niveau est tellement bon qu’il a l’opportunité de participer aux sélections régionales, mais l’expérience est une catastrophe. Son attitude est négative, dès qu’il rate un contrôle, il baisse la tête. Dès qu’il considère que son coéquipier aurait dû lui faire la passe, il souffle et arrête de jouer. Même les conseils des entraîneurs sont pris comme des attaques personnelles. Sa réaction… il se ferme comme une huitre. Et bien entendu tu t’en doutes il ne sera pas sélectionné.
Tim comprend petit à petit que son attitude ne joue pas en sa faveur. Mais aujourd’hui, il a l’impression de ne pas être maître de ses réactions. C’est comme s’il était poussé par une force intérieure qu’il ne pouvait contrôler. Lorsque la compétition est terminée, lorsque l’entraînement est passé, il comprend bien que son attitude n’a pas été celle qui lui donnera le plus de chance de se développer à son meilleur niveau. Mais c’est plus fort que lui. En tous cas c’est ce qu’il croit.
L’entourage
Son entourage lui parle, ses coaches l’encourage, tout le monde autour de lui semble vouloir lui permettre d’évoluer vers une attitude gagnante, mais malgré toute la bonne volonté les résultats se font attendre. Il fait des efforts. Il a des moments dans lesquels il arrive à gérer ses émotions négatives. Mais ses efforts sont à peine perçus par son entourage, par ses coaches et par ses coéquipiers. Car son attitude passe de négative à neutre. Et même ce neutre peut paraître aux yeux de certains comme un détachement et un manque d’intérêt. Pourtant Tim, lui, a l’impression de faire des efforts surhumains. Et le pire de tout c’est que lorsqu’il fait des efforts, mais qu’il a une petite faiblesse à un moment donné, tout le monde pointe du doigt ce moment d’égarement et d’attitude négative.
Être excellent ?
Pourtant Tim mène une quête qu’il croit noble. Tim veut être excellent, il ne veut pas juste être bon, non il veut être excellent. Et dans cette logique de quête de l’excellence, il prend chaque mauvais match, chaque échec, chaque mauvaise prestation comme la preuve qu’il n’y arrivera pas, la preuve qu’il ne sera jamais excellent.
Le tournant
Pour son anniversaire Tim reçoit un livre qui va changer sa perception de l’excellence. Ce livre c’est « Chasing Excellence – devenir un champion se construit d’abord dans la tête – de Ben Bergeron ». Ce livre va lui montrer le chemin de l’excellence. Et j’ai bien dit le chemin de l’excellence, pas le chemin vers l’excellence.
Car c’est là toute la subtilité de la compréhension de l’excellence.
L’excellence n’est pas un état à atteindre.
Si on voit l’excellence comme une cible qu’il faut atteindre, si on croit que l’excellence c’est la destination, si l’on croit que l’excellence c’est une manière d’être, une perfection que l’on atteindra avec beaucoup d’effort de sueur et de douleur, on loupe l’essentiel.
Non seulement, il sera très compliqué de tenir un niveau d’engagement élevé, si on n’est seulement satisfait que lorsque tout est excellent. Mais en plus, c’est une quête vaine. Quel que soit le sport, les plus grands champions perdent plus qu’ils ne gagnent. Il n’est pas possible d’être tout le temps excellent.
Le déclic de Tim
Ce livre, qui raconte comment un coach de cross fit accompagne deux supers athlètes sur le chemin de l’excellence, a un impact énorme sur la manière dont Tim va gérer les situations dans lesquelles il est moins bon.
La clef de ce changement ? Il va comprendre que l’excellence n’est pas un état final mais un chemin. Il va comprendre que l’excellence ce n’est pas la perfection, mais la manière de tirer le meilleur de chaque situation.
L’excellence c’est l’ensemble des actions et des réactions qui te permettent de rester le plus près possible d’un idéal.
C’est une grosse erreur de croire que l’excellence c’est un état que l’on atteint un jour et dans lequel on restera éternellement.
L’excellence est le chemin
L’excellence c’est comme un chemin, pas une ligne droite parfaite. C’est un chemin avec une certaine largeur dans lequel les meilleurs sportifs du monde essayent de poursuivre leur carrière. Ils oscillent entre des bons moments et de moins bons moments. Mais leurs réactions, aux moins bons moments, permettent de rester sur le chemin de l’excellence.
Tu pourrais imaginer l’excellence comme un chemin avec une certaine largeur dans lequel le sportif oscille. Plus le chemin est étroit plus il est difficile de rester sur le chemin.
Lorsque Tim rate une passe, il comprend que s’il a la réaction positive qui consiste à revenir, en sprint, en défense, sans baisser la tête, il reste sur le chemin de l’excellence.
Il comprend que si le coach lui fait une remarque, qu’il accepte la remarque et essaye d’appliquer au plus vite les consignes, il reste aussi sur le chemin de l’excellence.
L’excellence ce n’est pas la perfection
Est-ce que Tim s’en fout de rater ou de perdre ? Non bien entendu, mais il prend de plus en plus de plaisir à améliorer sa réaction après un échec ou après une défaite.
Est-ce que Tim est parfait ? Non bien entendu, il fait des erreurs, il rate ce que sa petite voix intérieure considère comme inratable. Mais il l’écoute de moins en moins et prend de plus en plus de plaisir à développer ses attitudes après un échec. Car ce sont toute ces réactions qui lui permettent de rester sur le chemin de l’excellence. En oscillant bien entendu, mais grâce à ces réactions positives, il garde le cap.
S’il avait comme auparavant arrêté de jouer, râlé ou baissé la tête, sa réaction l’aurait fait sortir de ce chemin de l’excellence.
Aujourd’hui, Tim rate toujours des centres, il rate aussi des penalties, il n’est toujours pas tout le temps excellent, mais il excelle dans cette capacité à réagir d’une manière positive. Il excelle dans les réactions aux échecs et aux mauvaises prestations. Il excelle dans sa capacité à osciller dans le chemin de l’excellence.
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