Marc et Oscar sont deux coéquipiers, ils jouent dans la même équipe de hockey. En dehors du terrain, ils s’entendent à merveille. Lors des matches, c’est aussi l’entente parfaite. Ils se donnent à fond et s’encouragent tout le temps.
Mais lors des entraînements, les choses ne se passent pas toujours très bien. Oscar se donne à fond, mais marc en fait le moins possible. Il ne sprinte pas, il ne joue pas en défense et dès qu’il y a moyen de passer son tour pour un exercice, il n’hésite pas. Mais comme Marc est le meilleur joueur, il entraîne dans son sillage d’autres joueurs. C’est comme cela que près de la moitié de l’équipe a développé un comportement nonchalant durant les entraînements.
Lors des matches tout le monde est à fond
Lors des matches, tout le monde continue à donner tout ce qu’il a, mais aux entraînements, on ne retrouve pas la même intensité. Et cela commence à agacer Oscar qui décide d’en parler à son coéquipier.
« Si on ne fait pas tous les efforts, lors des entraînements, on ne se prépare pas pour les matches qui seront plus difficiles » – « Nous gagnons facilement, pourquoi te stresses-tu ? » lui répond Marc.
« Je ne me stresse pas » répond Oscar. « Je voudrais juste que tu m’aides à tirer toute l’équipe, vers un meilleur niveau d’entraînement ». Marc esquisse un petit sourire, mais sur le terrain rien ne change.
Si on gagne, pourquoi s’entraîner dur ?
Les victoires continuent à s’enchaîner, et Oscar a décidé de ne plus en parler à son ami. Mais sa frustration est bien présente.
Cette frustration va, d’ailleurs, prendre une toute autre ampleur lors de leur première défaite. Une défaite cinglante, 5 à 2 contre les rivaux de toujours. Après le match, chacun cherche des explications à cette défaite. Certains mettent la victoire des adversaires sur le compte de la chance. D’autres s’en prennent à l’arbitre. D’autres encore mettent la défaite sur le compte de la qualité du terrain.
Les excuses sont aussi variées que farfelues, mais personne ne remet en question le niveau d’implication aux entraînements. Pour Oscar, c’est pourtant évident, le niveau d’intensité des joueurs aux entraînements ne les prépare pas à être performants contre les meilleures équipes.
Saisir l’opportunité
Oscar se dit que c’est le moment. Il demande à rencontrer le coach et lui explique son ressenti. Le coach qui avait le même sentiment ne savait pas que cela dérangeait tellement certains joueurs. Il les avait d’ailleurs déjà mis en garde, et tentait de les motiver à s’impliquer, lors des entraînements, de la même manière qu’ils le font lors des matches.
« Tu as raison Oscar, cette défaite est l’occasion rêvée pour créer un déclic dans l’esprit des joueurs ».
Le coach est persuadé que c’est l’occasion rêvée pour faire comprendre à ses joueurs l’importance de l’intensité de l’entraînement. Mais comment faire ? Ce message il a déjà essayé de le faire passer à plusieurs reprises, sans succès.
Le soir qui suivit la discussion avec Oscar, le coach était dépité, il ne savait pas comment faire passer le message. C’est au réveil que l’idée lui vint, comme un coup de génie. « Et si je racontais l’histoire des deux amis dans la savane ». Cette histoire, c’était son coach qui lui avait raconté, alors qu’il n’avait que 12 ans. Mais elle l’avait tellement marqué qu’il avait développé une attitude de travail à l’entraînement qui lui avait permis d’être sélectionné en équipe nationale et même de remporter un tournoi international.
Une petite histoire et un grand impact.
Pour l’entraînement qui suivit la défaite, le coach demanda à ses joueurs de venir 30 minutes plus tôt. Chacun pensait qu’ils allaient être soumis à une sanction. Ils s’imaginaient tous devoir courir, faire des pompes et ne pas toucher le stick ni la balle pendant tout l’entraînement.
Mais ce ne fut pas du tout le cas ! Le coach était très calme et il allait même leur raconter une petite histoire.
« Il était une fois deux jeunes garçons qui vivaient dans un pays d’Afrique. Les distances entre leur village et l’école étaient tellement importantes qu’ils parcouraient ce chemin en courant. Un des deux amis avait toujours beaucoup plus de difficulté à tenir le rythme. Il faisait de gros efforts pour pouvoir courir à la même allure que son ami. Mais ils arrivaient toujours à l’heure pour le début des cours. »
« Cependant, un jour, alors que la sonnerie allait retentir, celui qui avait le plus de difficultés à tenir le rythme demanda à son ami de bien vouloir lui tenir son sac, car il avait un petit besoin pressant. Quelle ne fut pas l’étonnement lorsqu’il prit le sac en main. Il pesait au moins 20 kg. Mais qu’est-ce qu’il y a dans ton sac ? lui demanda-t-il ? Des pierres, lui répondit son ami. Des Pierres ? Mais pourquoi courir avec un sac rempli de pierres ? C’est une technique que m’a donné mon père ! Il m’a dit cours chaque jour avec 20 kg de pierres, traverse la savane pour aller à l’école. Et, le jour où tu rencontreras un lion, tu jettes ton sac et tu verras que tu ne seras pas le premier que le lion va attraper ».
En écoutant cette histoire imaginaire, c’est toute l’équipe de hockey qui rigole. Mais ils ont aussi bien compris que derrière cette histoire, il y avait une leçon qui leur était destinée.
Fais en sorte que ton entraînement soit le plus dur possible et les matches te sembleront plus faciles.
Le coach avait réussi à toucher ses joueurs et chacun dans l’équipe se donnait à 100% lors des entraînements. Leur niveau était devenu tellement bon que la fin du championnat, se déroula avec beaucoup de facilité. Et à chaque fois que l’un ou l’autre joueur diminuait son niveau, Oscar se faisait un plaisir de dire à ses coéquipiers. « On ne lâche rien ! On ne veut pas être ceux que le lion va rattraper ».