LES BONNES RESOLUTIONS DES PARENTS DE SPORTIFS

Être un pilier pour l’épanouissement de votre enfant à travers son sport.
Ah, les bonnes résolutions de janvier ! Quelle magnifique invention. En tous cas pour ceux qui se donnent les moyens de les suivre. Mais cette année, c’est décidé, c’est la bonne ! Au moins pour les résolutions qui sont en lien avec votre ou vos enfants sportifs.
Vous savez à quel point vous êtes crucial pour l’épanouissement de votre enfant dans son sport. Votre rôle n’est pas de vous occuper de tactique ou de technique. En revanche, votre soutien, vos paroles et votre exemple joueront un rôle essentiel dans son développement.
Cette année, pourquoi ne pas réfléchir à votre rôle dans leur aventure sportive ? Car ce rôle peut aller au-delà de les encourager ou de les emmener à l’entraînement. Il peut d’ailleurs être très intéressant de réfléchir à tout ce qui peut les amener à devenir des adultes résilients, confiants et épanouis. Et après la réflexion, il sera temps de passer à l’action.
Alors pourquoi ne pas inclure dans vos résolutions de cette année, l’envie de l’accompagner efficacement dans sa capacité à se servir de son sport comme d’un vrai levier pour sa vie.
Une histoire d’amour, de sport et de dépassement

Lena est une jeune basketteuse de 14 ans. Passionnée, talentueuse (en tous cas c’est ce que disent ses copines et ses parents), mais souvent trop dure avec elle-même. Un soir, après un match difficile et une défaite où elle avait raté plusieurs lancers francs, elle rentre à la maison le visage fermé. Son père, Marc, qui lui aussi a joué au basket, était prêt à lui parler. Mais cette fois, quelque chose était différent.
“Papa, je ne suis pas faite pour ça”, finit-elle par lâcher, les larmes aux yeux. “Je rate tout. J’ai honte de moi.”
Ce moment, Marc ne l’avait pas vu venir. Il se revoyait au même âge, dans les vestiaires de son propre club de basketball, à essuyer les critiques de son coach après un mauvais match. Il comprenait ce que ressentait sa fille, mais il savait qu’elle avait besoin de plus qu’un simple « ne t’inquiète pas, ça ira mieux la prochaine fois ».
Alors, au lieu de minimiser les émotions de sa fille, il lui a raconté une histoire. L’histoire de Kobe Bryant et de son tournoi où il n’avait pas marqué un seul point.
« Tu sais, Lena, quand Kobe Bryant avait plus ou moins ton âge, il a participé à un tournoi à Philadelphie. C’était un tournoi important pour l’ancienne star des Lakers, parce que son père et son oncle y avaient, tous les deux, réalisé de grosses performances. Kobe était enthousiaste et impatient de montrer à son papa que lui aussi pouvait briller. »
« Lors de ce tournoi, continue le papa de Lena, Kobe n’a pas marqué un seul panier, pas un lay-up, pas un lancer-franc, rien ! »
Marc a la gorge qui se noue pour la suite de son histoire, « tu sais ce que son papa a dit ? Il a dit ceci : que tu marques 30 points ou 0 points je t’aimerai toujours autant ».
Un amour inconditionnel
« Alors moi aussi je te dirai la même chose, quoique tu fasses sur le terrain, quoique tu décides, je t’aimerai toujours autant. Mais sache que si tu abandonnes, tu passeras certainement à côté de l’occasion de développer cette qualité qu’on appelle la résilience. En plus tu risques de te créer une image de toi-même de quelqu’un qui abandonne. »
Ces paroles firent réfléchir Léna. Et, même si nous n’étions pas en janvier, elle prit la bonne résolution de continuer et d’apprendre de ses échecs. Est-ce que Lena deviendra une championne de WNBA ? Peut-être pas, mais une chose est certaine, son papa lui a offert un regard différent sur l’échec.
Être capable d’offrir les mots justes qui auront l’impact voulu, n’est pas chose aisée. C’est un apprentissage qui part d’un désir profond de vouloir donner le meilleur à son enfant et de l’honnêteté de s’avouer que l’on n’a pas été formé pour être parent.
Dans cet article je vous propose de découvrir cinq idées de bonnes résolutions que vous pourriez mettre en place pour celle nouvelle année sportive.
Résolution N° 1 : Adopter une vision positive des obstacles

Comme Lena, tous les jeunes sportifs affrontent des moments de doute. En tant que parent, votre attitude va influencer la manière dont votre ou vos enfants sportifs perçoivent les obstacles.
Les défaites, les erreurs ou les blessures ne sont pas des fins en soi. Ce sont des étapes nécessaires dans la progression d’un jeune sportif.
Comme le dit Ryan Holliday dans son livre du même nom : « l’obstacle est le chemin ». Il n’y a pas de réussite sans échec. Thomas Edison a « inventé plus de 1000 ampoules, … qui ne fonctionnaient pas ».
Après une défaite, beaucoup de parents tentent de trouver des explications ou pire des excuses à la défaite. Il est préférable de montrer le chemin vers l’utilisation de la défaite comme d’un moyen d’apprentissage. Pour cela le meilleur moyen est de développer nous-même une autre relation avec l’échec. Vous pourriez par exemple, après une défaite, commencer la discussion par une question du genre : « qu’as-tu pu apprendre de la défaite d’aujourd’hui ?».
En adoptant cette perspective, vous les aidez à développer une mentalité de croissance, un véritable atout non seulement dans le sport, mais dans leur vie entière. L’esprit de croissance, c’est d’ailleurs le sujet de la bonne résolution numéro deux.
Résolution N°2 : Développer un esprit de croissance
Dans le sport comme dans la vie, rien n’est figé. Le « talent » de votre enfant peut s’éteindre sans l’entraînement adéquat, et les faiblesses peuvent devenir des forces grâce à un travail acharné. Les qualités d’une personne ou d’un sportif se construisent avec le temps, l’effort et l’envie de progresser.

Être persuadé que l’on peut tout apprendre, que l’on peut tout améliorer, c’est ce qu’on appelle l’esprit de croissance. Et cette mentalité se construit ou se déconstruit souvent à la maison.
Comme l’explique Carol Dweck dans son super livre « Mindset » (Changer d’état d’esprit). Il est essentiel que les parents encouragent leurs enfants à se concentrer sur le processus, et pas uniquement sur les résultats. Rappelez-leur régulièrement que chaque grande réussite est le fruit de nombreuses petites étapes. Et surtout, montrez l’exemple. Si vous vous investissez dans vos propres projets et apprenez de vos erreurs, vous leur démontrerez que l’effort continu porte toujours ses fruits.
Résolution N° 3 : Peser les mots que l’on utilise

Les mots ont un pouvoir immense, surtout lorsqu’ils viennent de vous. Vos paroles peuvent être un baume pour l’âme de votre enfant… ou une blessure indélébile.
Revenons à Marc. Il aurait pu dire à Lena : “Tu dois travailler tes lancers francs, tu n’as pas assez répété.” Cela aurait peut-être été vrai, mais aurait surtout renforcé son sentiment d’échec. À la place, il a choisi de partager une histoire, de valoriser le processus d’apprentissage et d’exprimer son amour inconditionnel.
Pour cette nouvelle année prenez la bonne résolution de mesurer les mots que vous allez utiliser pour votre enfant. Prenez la nouvelle habitude de peser et sous-peser vos mots. Plutôt que de souligner ce qui manque, soulignez ce qui est bien. Dites : “J’ai aimé ton énergie aujourd’hui sur le terrain” ou “Tu as fait un super effort, même si tout n’a pas fonctionné.” Vous créez ainsi un environnement où l’enfant se sent capable d’évoluer, sans craindre de décevoir.
Résolution N°4 : Être un leader par l’exemple

Votre enfant vous regarde ! Il vous regarde même lorsque vous ne vous en rendez pas compte. Si vous perdez votre sang-froid sur le côté du terrain, si vous critiquez l’arbitre, le coach ou les autres joueurs, il risque d’adopter, lui-aussi, ces comportements. Il risque surtout de ne pas prendre ses responsabilités, puisque vous lui aurez fait comprendre que la responsabilité de l’échec est ailleurs.
Devenir un leader, c’est connaître le chemin, montrer le chemin et emprunter soi-même ce chemin.
Incarnez les valeurs que vous voulez transmettre à votre enfant sportif. Faites-en sortes que vos mots et vos actes guident dans la même direction.
Si vous pensez qu’il est essentiel de faire preuve de discipline, faites preuve de discipline. Si vous voulez promouvoir les valeurs de respect, patience et bienveillance, montrez l’exemple.
Est-ce que l’exemple suffit pour permettre à vos enfants de développer des compétences ? Pas nécessairement, mais c’est sans aucun doute le bon chemin éducatif.
Résolution N°5 : Vouloir s’améliorer pour mieux accompagner
Accompagner un jeune sportif, c’est aussi accepter de se remettre en question à propos de ce que l’on croit savoir. Prenez du temps pour vous former, lire des livres, des articles, parler à des coachs ou d’autres parents. Posez-vous des questions : « Comment puis-je mieux comprendre ce que traverse mon enfant ? » ou encore « Comment puis-je être un meilleur soutien ? ».
En travaillant sur vous-même, vous mettez en pratique les quatre résolutions ci-dessus. En acceptant de vous remettre en question, vous montrez à votre enfant que lui aussi peut avoir des faiblesses, mais qu’il y a toujours un moyen de viser une amélioration permanente. Car, en fin de compte, c’est ce que vous voulez pour votre enfant. Vous voulez lui offrir la possibilité de grandir et de se développer, de la manière la plus harmonieuse possible.
Je vous souhaite la meilleure année sportive possible
L’histoire de Lena et Marc est celle de nombreux parents et enfants à travers le monde. Ce que votre enfant attend de vous, ce n’est pas la perfection, mais une présence. Une présence attentive, inspirante et rassurante.
Cette année, rappelez-vous ceci : votre rôle ne se limite pas à les encourager ou les rassurer. Vous êtes leur modèle, leur premier supporter et, souvent, leur refuge dans les moments de doute. Prenez la responsabilité d’incarner les valeurs que vous souhaitez voir en eux. Et surtout, souvenez-vous que derrière chaque grande victoire, il y a souvent un parent qui a cru en son enfant, même dans leurs moments les plus sombres.